Gregory Derenne |
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Les peintures semblent nées d’une chambre noire à laquelle on aurait fait subir une exposition courte et violente. Empruntant au champ photographique, Gregory Derenne procède par négatif. La couleur vient se fondre dans le noir de la toile satinée pour faire apparaître l’image. Cette économie proprement interne de la lumière donne un éclat particulier au motif. Il devient impossible de distinguer l’artificiel du naturel ou d’identifier un moment précis de la journée ou de la nuit. En regardant la beauté inerte de ces lieux sans qualités, les célèbres mots de Baudelaire sur le peintre de la vie moderne, Constantin Guys, revêtent une étonnante actualité : « Il s’agit, pour lui, de dégager de la mode ce qu’elle peut contenir de poétique dans l’historique, de tirer l’éternel du transitoire. » Peintre de la vie postmoderne, des plateaux télé et des escalators en acier brossé, Derenne recadre jusqu’au vertige; il s’intéresse à l’anodin pour le hisser vers le mystérieux. De ces lieux de passage désertés se dégage une inquiétante étrangeté, au seuil de l’irréalité. Ce n’est donc pas un hasard si ses peintures font penser aux scènes de crime que Walter Benjamin voyait dans les clichés d’Eugène Atget, ces « images qui inquiètent celui qui les regarde ; [et pour lesquelles] le spectateur devine qu'il lui faut chercher un chemin d'accès. » Ou peut-être une voie de sortie par un escalier qui semble infini. Autrefois symbole d’élévation spirituelle dans la clarté obscure d’un Rembrandt, de désir sexuel dans les pans de bruns de Duchamp et les couches de gris de Richter, l’escalier d’aujourd’hui ne reflète plus que la vanité des néons restés allumés alors que l’activité a cessé. Pierre-Henri Foulon, 2016 -- "Je veux bien que Derenne se fiche de son sujet, je veux bien que ses peintures de métro ne portent pas plus la marque d’un message social que ses peintures d'églises ne portent celle d’une ferveur religieuse. Mais il reste que son tableau du métro Madeleine a autant de grandeur que ses intérieurs d’église : une grandeur sans ironie, sans pathos, sans froideur — et d’où se dégage le paradoxe bien sincère de la vue contemporaine d’une église d’hier et celui de la vision quasi religieuse d’un escalator de métropolitain — que j’apprécie tant. (…)" Hector Obalk ("Le subtil ignorant", Le Cahier dessiné, mars 2014) -- De la toile noire surgit une scène aux contours imprécis mais à la composition rigoureuse. De cette apparition, Grégory Derenne ne retient que le décor, le lieu. Exit les acteurs, relégués dans le flou. Au centre de ses préoccupations picturales : le plateau, lieu théâtral de toutes les rencontres et échappées possibles. Qu'il s'agisse des coulisses de la télévision, d'une vitrine ou d'un bâtiment, font obstacle à notre regard des pans de murs, des gradins, des vitres. Le point de vue adopté est celui d'un étranger, d'un acteur hors champs qui arpenterait les lieux sans jamais pénétrer au cœur de l'arène. Cette mise en retrait donne la part belle aux éléments de décors dont la face cachée apparait au premier plan. Au-delà du sujet traité, chaque toile est le lieu d'un formidable travail de la couleur, révélé par l'utilisation d'une toile noire qui enveloppe chaque scène d'une sombre volupté. Le monde urbain est un univers de spectacle permanent où la lumière attire les regards et les corps. Mais vient un moment où l'obscurité reprend ses droits, où le public s'en va et les portes vitrées se ferment. Cet instant-là, Grégory Derenne s'en saisit pour en faire le cœur de sa peinture. Claire Taillandier, 2011 -- Grégory Derenne a choisi de peindre ces environnements éphémères et illusoires de l’homme moderne que sont les plateaux télévisés, vitrines et autres théâtres des vanités. Toujours en retrait, depuis les coulisses ou derrière une vitre, le peintre est un corps étranger au théâtre. Il en saisit les rouages avec une pointe de mélancolie. Nous montrer que nous n’avions pas vu ce que nous avons vu ; l’axiome célèbre de Paul Valéry sonne aujourd’hui comme une évidence. Partant du noir pour aller vers la lumière, l’artiste fait affleurer le réel à la surface du tableau. Dans ces œuvres figuratives, la matière colorée jaillit sur la toile noire laissée apparente, à l’état brut. Un jeu de formes et de couleurs s’engage, amorçant une forte tension entre abstraction et réalisme. Un écran de contrôle devient une tache de lumière ponctuant une composition, la lumière d’un spot enflamme un angle, les cloisons d’un décor dessinent des plans sombres ou lumineux qui organisent l’espace. les silhouettes sont indéterminées, réduites à une ombre ou un reflet. une touche vient donner du relief, une densité aux zones sombres. Le volume de ces « boîtes à images » que sont les plateaux de télévision semble s’enfoncer dans le néant, en phase de disparition, dans un retour vers l’écran noir originel. Le peintre ne laisse que peu de recul vis-à-vis de la toile, celle-ci s’impose immédiatement et nous enveloppe de son monde de faux-semblants. La couleur vibre et brouille les repères d’une réalité tangible : dans les « vitrines », intérieur et extérieur s’imbriquent dans une confusion des contours que contredit la frontalité et la solidité des compositions de l’artiste. Le regard se perd le long des lignes de fuite où se disputent lumière et obscurité. La surface-tableau impénétrable devient alors une aire de jeux où l’illusion triomphe. proche. Magalie Lesauvage, 2010 -- The paintings look as if they had been conceived within a darkroom. Borrowing his technique to photography, Gregory Derenne creates negative images. The color merges into the black satin cloth that covers the canvas to reveal the final image. This strictly internal economy of lighting gives a special glow to the picture. It becomes impossible to distinguish the artificial from the natural or identify a specific time of day or night. Looking at the inert beauty of these places without qualities, the famous words thatBaudelaire used to describe the painter of modern life, Constantin Guys, sound surprisingly fresh: "The aim for him is to extract from fashion the poetry that resides in its historical envelope, to distil the eternal from the transitory. » Painter of postmodern life, of TV sets andstainless steel escalators, Derenne often reframes the image until the spectator feels vertigo.He is interested in the trivial only to make it more mysterious, to the point where deserted passageways become uncanny, on the verge of the unreal. So it is no coincidence that his paintings are reminiscent of the crime scenes that Walter Benjamin saw in the photographs of Eugène Atget, the kind of "images that worry the viewer; [For which] the viewer has to guess the path he should take into. » Or maybe should it be a way out, through a staircase that seemsendless. Formerly a symbol of spiritual elevation in the dim light of Rembrandt, a metaphor for sexual desire under Duchamp’s brushstrokes and Richter’s gray layers, the staircase of today mirrors the vanity of the neon, stayed lit after activity has ceased. Pierre-Henri Foulon, 2016 -- "I concede that Derenne doesn't care about his subject, and I concede that his paintings of the Métro don't bear the mark of a social message and that his paintings of churches don't bear that of religious fervor. But still, his painting of the Madeleine metro station is as magnificent as his church interiors : a magnificence without irony, pathos or frigidity, where sincere paradoxes emerge. The modern view of a church of the past and the almost religious vision of an escalator in the metro - paradoxes that I enjoy so much." Hector Obalk ("The subtle ignorant", Le Cahier Dessiné, March, 2014) -- From the black canvas a scene with undefined contours but with a rigourous composition comes into sight. From this appearance Gregory Derenne only keeps the place, the set. Exit the actors, relegated to fuzziness. At the heart of his pictorial concerns: the set, the theatric site of all the possible meetings and breakaways. Whether it be the television set backstages, a shop window or a building: walls, tiers, window panes are obstacles to your sight. The adopted viewpoint is that of a stranger, of an off screen actor that surveys the sites without ever getting to the arena’s centre stage. This step back provides the best part to the set components whose dark side is brought to the fore. Beyond the set subject, each canvas is the site of a great work on colour, revealed by the use of a black canvas that envelops each scene with a dark sensuousness. The urban world is a universe of permanent shows where the light attracts looks and bodies. But then comes the moment when darkness claims it’s rights, when the public goes away and the glass doors close up. Gregory Derenne grasps this precise intant bringing it to the very heart of his paintings. Claire Taillandier, 2011 Né en 1978 à Paris
Vit et travaille à Paris Formation 2007 École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris Diplômé avec les félicitations du Jury Expositions personnelles 2017 « Sliver », Galerie Bertrand Grimont, Paris 2016 « La Part de l’ombre », Galerie Bertrand Grimont, Paris 2014 « Un Air d’aujourd’hui », Galerie Bertrand Grimont, Paris 2013 « Nights and days », 18èmes Rencontres d’Art Contemporain, Villa Saint-Cyr, Bourg-la-Reine, France 2012 « Sunlights », Galerie Bertrand Grimont, Paris 2010 « Grégory Derenne », Galerie Bertrand Grimont, Paris Exposition Collectives 2017 YIA Art Fair, Stand de la Galerie Bertrand Grimont, Le Carreau du Temple, Paris Sessions#5, Galerie Paris-Beijing, Paris 2015 YIA Art Fair, Stand de la Galerie Bertrand Grimont, Paris 2014 Art Paris Art Fair, Stand de la Galerie Bertrand Grimont, Paris 2013 Yia Art Fair, Stand de la Galerie Bertrand Grimont, Paris « La Belle Peinture II », Phoenix les Halles - Institut Français de Maurice - Port Louis (Commisariat Eva Hober et Colette Pougnat) « La Belle Peinture II », Palais Pisztory - Institut Français de Slovaquie - Bratislava (Commisariat Eva Hober et Ivan Jancar) « Espace Augmenté », Galerie Bertrand Grimont, Paris 2012 Art Paris Art Fair, Stand Galerie Bertrand Grimont, Paris 2011 Slick 11, Stand de la Galerie Bertrand Grimont, Paris « Not for Sale », Passage de Retz, Paris 2010 FIAC, « Les cycles paradoxaux », Stand de la Galerie Bertrand Grimont, Paris 2009 Slick 09, Stand de la Galerie Bertrand Grimont, Paris « Collectif A7 », Galerie Pierre Levy, Paris « Repetita », BBB Toulouse, Printemps de Septembre, Toulouse |